J'ai pleuré en coaching ...

J’ai pleuré devant la personne que j’accompagnais en coaching.
J’ai pleuré devant mes étudiants.
C’était en avril 2025.

Une jeune femme me contacte pour se préparer à un entretien d’embauche décisif. Elle veut vraiment ce poste. Elle me dit que son CV plaît mais qu’en entretien, ça ne passe jamais.

Je lui propose une séance en cabinet. Dès le téléphone, je sens un mal-être sous-jacent. Mais je suis confiante : je sais l’aider, je sais faire.

Elle arrive, fuyante, rigide, mal à l’aise. Mais elle s’accroche, se prête à l’exercice, suit les conseils. Elle comprend vite, structure bien, s’anime même un peu.
Mais quelque chose ne va pas. Sa voix reste éteinte. L’absence de lien, de vibration humaine, est frappante.

Et là, le dilemme :
Dois-je l'encourager malgré tout ou lui dire qu’elle n’est pas prête ?

Je choisis l’honnêteté. Je l’interroge sur ce que représente ce poste. Et là, le masque tombe.
Elle me dit :

"Je suis nulle, je mérite ma situation. Je ne vaux rien."
Puis elle ajoute :
"Mon père s’est suicidé. J’étais à l’étranger."
Et tout s’effondre.

Ce jour-là, elle n’avait pas besoin d’une coach.
Elle avait besoin d’un espace, d’une présence.

Elle m’a raconté sa solitude, la coupure familiale, les tensions au travail, son psychiatre qu’elle voit sans oser aller plus loin, sa peur de s’arrêter. J’ai senti un vrai danger. J’ai voulu lui tendre des pistes, des structures, des mots de soutien…
Mais je me suis sentie impuissante.

Et j’ai pleuré.

Pas la larme discrète. Les vraies larmes, celles qu’on retient d’habitude pour « rester professionnelle ». Mais là, je ne pouvais plus. Je me suis excusée dans un trait d’humour maladroit. Elle n’était déjà plus là.

Le lendemain, je lui ai écrit. Elle a passé son entretien. Je lui ai simplement dit :

« Prenez soin de vous. »

Et puis, quelques jours plus tard, devant mes étudiants en Master RH, en abordant le sujet de la santé mentale au travail, je leur ai raconté cette histoire. Et j’ai repleuré.

J’ai compris que :
Je n’étais pas prête à rester neutre.
J’avais besoin de me sentir utile, et j’en ai touché ma limite.
Je ne pouvais pas faire "comme si" dans ces moments-là.

Alors j’ai arrêté de me juger.
Et j’ai décidé d’assumer cette part vulnérable en moi.
Parce qu’elle fait aussi partie de ma posture.

💡 Ce que cette expérience m’a appris :
• Que l’humain précède toujours la méthode.
• Que notre impact ne se mesure pas toujours à notre maîtrise.
• Que parfois, écouter et pleurer avec quelqu’un, c’est déjà beaucoup.

👉 Si ce texte fait écho à une expérience, personnelle ou pro, j’aimerais lire vos mots.
La santé mentale au travail, ce n’est pas qu’un sujet de conférence. C’est une réalité brute.
Osons en parler. Pour de vrai.

 

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